Pierre BUR Commandeur de la Légion d’honneur

16 janvier 2019

Monsieur Pierre BUR, ancien chef d’escadron de Gendarmerie, membre du comité de Valence, a été promu au grade de Commandeur de la Légion d’honneur par décret du 31 décembre 2018, au titre du contingent des « Déportés et Internés de la Résistance ».

La cérémonie de remise de la décoration s’est déroulée le 17 janvier 2019, à l’hôtel de ville de Valence, lors de la cérémonie des vœux du comité

La cravate lui a été remise par le Général de corps d’armée (2s) Denis SERPOLLET, Président honoraire de la section de la Drôme de la SMLH, qui lui dit : « outre vos mérites personnels, vous représentez pour nous tous ici, en tant qu’ancien Résistant, déporté dans les camps de la mort nazis, cette génération de soldats et de civils qui ont combattu, lors de la seconde guerre mondiale, pour permettre à notre pays de recouvrer son honneur et nous laisser en héritage la liberté, ce bien inestimable que l’on ne mesure à sa juste valeur que lorsqu’on l’a perdu ».

La Légion d’honneur réunit au sein d’un même corps le courage des militaires aux talents des civils.  Courage, le mot est faible lorsque nous parlons de Pierre BUR et que nous savons ce qu’il a enduré.

En 1944, à 18 ans Pierre BUR entre à l’école de la Garde de Guéret. Passé au maquis de la Creuse, il est arrêté le 11 juin 1944. Il fut déporté à Buchenwald puis dans un camp satellite, appelé « kommando », situé à Neu-Stassfurt 200 km au nord. Il va tenter de survivre pendant 7 longs mois au cours desquels il va effectuer un travail exténuant, en équipe de jour ou de nuit, pour transformer en usine une mine de sel située à 460 mètres sous terre.

Le kommando est évacué le 11 avril 1945. Débute alors pour les prisonniers une marche forcée, appelée « todesmarsch » (marche de la mort), qui fut une succession de journées d’horreur et de violences meurtrières infligées aux survivants. Pendant 27 jours, il a parcouru près de 400 kilomètres dans des conditions extrêmes et presque sans nourriture jusqu’à sa libération le 8 mai 1945.

A son retour de déportation, il poursuit une carrière dans la Gendarmerie et se porte volontaire pour le Maroc. En 1951, il est désigné pour rejoindre l’Indochine, où la guerre bat son plein. En 1954, il rejoint l’école des officiers de Gendarmerie à Melun. A la sortie, il est affecté en Algérie. En 1971, à 45 ans, il fait valoir ses droits à la retraite, mettant fin à un parcours exceptionnel.

Pendant la dizaine d’année qui va suivre, il exerce une carrière civile dans la formation professionnelle, sans rien oublier du passé. L'amicale des anciens déportés de Neu-Stassfurt se constitue en association en 1991 et sa devise est éloquente : « un pas, encore un pas … pour survivre ». Il en devient le secrétaire, puis le président, toujours en exercice actuellement.

Depuis des années, afin que nul n’oublie, il s’est engagé dans des activités de communications et de témoignages, auprès d’élèves, collégiens et lycéens et il a rédigé de nombreux articles sur la déportation destinés à diverses revues. Aujourd’hui encore, il a enregistré des témoignages afin qu’ils puissent être utilisés pour pérenniser et renforcer la mémoire de ces évènements auprès de la jeunesse.

Entre conférences, émissions de télévision, discours lors de manifestations officielles prononcés notamment à la stèle « du dernier train » de Compiègne, direction du livre « Un pas...encore un pas, pour survivre » il a été fidèle à son engagement du « Devoir de Mémoire », pour témoigner sur la déportation, les évènements vécus et les douloureuses épreuves qu’il a traversées.

Son optimisme et son courage forcent notre admiration lorsqu’il dit : « Il ne faut jamais désespérer. L’homme a une résistance incroyable lorsqu’il est au fond du trou ».

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