Obsèques de jacques MATOUT

27 mai 2022

JACQUES MATOUT

                                            

Notre ami Jacques MATOUT s’est éteint lundi 23 mai à l’âge de 94 ans.

Ses obsèques se sont déroulées à Nyons sa ville d’adoption.

Le Comité de la Légion d’Honneur était représenté par son président le lieutenant-colonel Marcel (er) SIRDEY, le Lieutenant-colonel (er) Xavier MASSON REGNAULT, vice-président ,  le colonel (er) Roland  MIGNON qui portait le drapeau, Mme  Lucille BROSSET présidente Honoraire  du comité de Nyons qui a prononcé l’éloge funèbre. 

                          Allocution prononcée par Lucile BROSSET, le 27 mai 2022

                                

En ma qualité de Présidente Honoraire du Comité de la Drôme Provençale, il m’appartient au nom des sociétaires de la LH de vous dire que l’ordre de la LH est en deuil à Nyons et dans notre département.

Nous avons conscience de perdre avec Jacques MATOUT, un homme de valeur, méritant et exigeant au terme d’une vie riche d’une carrière variée.

 

Jacques MATOUT,

Vous êtes né à Paris en 1928 dans le 12ème arrondissement.

Votre père St Cyrien, officier de carrière est contraint pour des raison de santé de se retirer à Nyons. Vous devenez Nyonsais à 10 ans.

 

A la fin de l’année 1943, le capitaine MATOUT décide en accord avec le Chef DIDIO des chantiers de jeunesse de recruter des hommes d’âge mûr qui n’avaient pas à se soustraire au STO, afin de participer à la lutte en vue de la libération du territoire. Il crée le Groupement 33 de Nyons

Le 6 juin 1944, des centaines de maquisards se retrouvent à Nyons et forme avec le groupement une unité, la 13ème compagnie rassemblant un groupe 152 volontaires recrutés dans l’arrière-pays de NYONS de La Motte Chalancon à Vinsobres.

 

Dès le 16 août 1944, la 13ème compagnie du capitaine MATOUT commence les opérations de guérilla entre Loriol et Grane.

Le 17 août, elle a pour mission de barrer la route à l’ennemi à Grane et Allex.

Elle est confrontée à Grane à de durs combats contre une colonne allemande composée de 140 hommes et 50 cyclistes remontant du sud.

Après, un combat de plusieurs heures, la compagnie compte 5 tués et 8 blessés et se replie au-dessus de sa position.

Le 18 août, les patrouilles entrent en contact jusqu’aux abords de Livron et Grane.

Le 20 août, l’ordre est donné de se rendre sur la route de Grane pour contrôler celle de Savasse.

Le 21 août, Savasse est occupée.

Par ailleurs, les américains venant de Digne arrivent à Sauzet. Au cours de la nuit du 22 août au 23 août, une attaque est lancée par des chars allemands qui progressent, une section aura 5 tués et 4 blessés.

Après un combat de plus de 2 heures, l’ennemi se retire

Le capitaine MATOUT s’installe sur les hauteurs de SAUZET.

Après un repli sur Marsanne, le 25 aout, la 13éme compagnie se porte en protection de l’artillerie en direction de PUY SAINT MARTIN.

Le 26 aout, la compagnie éprouvée prend un temps de repos en forêt de Saou et le 28 août, installe à DIE un camp de prisonniers.

Le 12 septembre, la compagnie est dissoute.

 

De retour au Lycée de NYONS, le 9 septembre1945, Jacques passe son baccalauréat et entame des études dans une école de commerce à Grenoble.

Sursitaire, il suit les stages de formation prémilitaire avant d’effectuer son service militaire. Mais ses états de service dans la Résistance lui permettent de ne faire que 3 mois de service au 9ème BCA d’octobre 1949 à janvier 1950. Bénéficiant de l’arrêté du 19 mai 1947, il est libéré le 18 janvier 1950 et se retire à NYONS.

En avril 1950, il épouse Maryse connue en classe de 5ème au lycée de Nyons.

Il œuvre alors au sein d’une petite société familiale « Les lavandes de J. TEYSSEIRE » comme responsable à divers postes : fabrication, commandes et comptabilité jusqu’à sa retraite.

Engagé dans le bénévolat très jeune, il œuvre au poste de trésorier de plusieurs associations : sportive, mutualiste, familiale et patriotique.

 

Engagé à 16 ans dans la résistance, Jacques MATOUT est cité à l’ordre de la brigade, après les combats de Grane et Sauzet. Il est décoré de la croix de Guerre 39-45 avec étoile de bronze.

Ces faits de guerre lui ont valu une nomination au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur, croix que j’ai eu l’honneur de lui remettre le 15 juin 2015.

 

Jacques MATOUT, dès votre adolescence, vous avez montré des qualités de courage, d’engagement hors norme, ces valeurs doivent demeurer exemplaires pour nos jeunes.

Lors de votre nomination dans l’ordre de la Légion d’Honneur en 2015, j’ai découvert un homme de caractère, affable, accueillant, authentique, toujours présent aux manifestations patriotiques à nos côtés.

Maryse, le premier Ordre National vous présente ainsi qu’à vos enfants, petits-enfants et votre famille ses condoléances attristées. Sa sollicitude vous est assurée.

 

A Dieu Jacques.

 

 

 

 

 

                                                              

 

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