Obsèques de Pierre CONTASSOT-VIVIER

26 décembre 2019

Le 27 Décembre 2019 avaient lieu les obsèques de Pierre CONTASSOT-VIVIER,

C'est notre Président, le Général Alain ROCHE qui nous représentait et Mr Jean Claude LAUNAY était notre Porte*Drapeau". Etaient présents  Christiane Delphin-Poulat, Lieutenant Jean-Claude Bernard, Guy Lorrain qui portait le drapeau des médaillés militaires   et Roland Fernez (non membre du  comité mais prévenu  et porte drapeau des anciens combattants de Sauzet).

Vous trouverez ci-dessous le texte de l'allocution de notre Président.

" Madame, nous sommes réunis aujourd'hui pour rendre hommage à votre époux, à un père, un grand père, un arrière grand-père, à un grand soldat. Monsieur Pierre CONTASSOT-VIVIER, a rendu son dernier souffle il y a une semaine dans sa quatre-vingt quatorzième année. Pierre, cet après midi, vos frères d'armes et je les en remercie, portent le drapeau de la France pour lequel et avec lequel vous avez combattu au péril de votre vie.

Né le 11 octobre 1926, ébéniste de profession, Pierre, travaille dans l'entreprise familiale à SALLENELLES dans le Calvados, sa ville natale dont son père est le maire.

Voulant rejoindre les Forces Françaises Libres, il projette avec ses frères et des amis de regagner l'Angleterre en bateau. La tentative échoue. Avec ses frères, Marcel et André, il décide alors de passer par l'Espagne mais arrivés à TOULON, la filière ayant été détruite, il regagne le maquis de Haute Savoie au MONT SAXONNEX, puis le 28 février 1943 le camp du maquis des Gets. Pierre a à peine plus de 16 ans.

 

Le 3 septembre 1943, le détachement commandé par le lieutenant RICHARD, tombe dans une embuscade des troupes italiennes. Pierre, nom de guerre Coulon, est fait prisonnier. Il est incarcéré à CLUZES, et remis ensuite aux autorités allemandes et transféré du Fort Montluc à LYON. Le 4 décembre 1943, lors de son transfert pour interrogatoire à la Gestapo de Lyon, il trompe la vigilance des gardes allemands et s'échappe depuis la cour de l'Ecole de Santé Militaire avenue Berthelot. Rapidement il retrouve le camp du MONT SAXONNEX et son unité de combat.

Le 7 janvier 1944, il rejoint avec les maquis de la vallée du Giffre le groupement des maquis des Glières sous les ordres du lieutenant LALANDE, du 27ème BCA, dont il est l'agent de liaison. Les 26 et 27 mars, le plateau des Glières étant attaqué par les troupes allemandes, il fait preuve des plus belles qualités de courage en se portant au devant des forces allemandes.

L'ordre d'évacuation est donné par le capitaine ANJOT. Au cours du repli de son unité, Pierre, sauve, le lieutenant PETIT, blessé, en le portant, dans la neige et le froid pendant plus d'une journée. Il franchit ensuite les lignes allemandes. Après cinq jours harassants, il est recueilli au col de la Forclaz par de courageux fermiers qui le cacheront pendant plusieurs mois. Après avoir rejoint AUTUN, il participe aux combats de libération de cette région. Tragique destin, son frère, André, capturé par les allemands, est fusillé à 19 ans au pont de FILLINGES.

Pierre est décoré de la Médaille militaire à 17 ans. Le général LALANDE père du lieutenant Jacques LALANDE, martyr du plateau des Glières, lui rend témoignage, je cite : « Pierre CONTASSOT VIVIER a fait preuve d'un très grand esprit patriotique et d'un grand courage, il a mérité la Médaille Militaire, la Croix de Guerre et la Médaille de la Résistance. Il mérite d'être cité en exemple aux jeunes de France. »

Pierre, à sa démobilisation en 1945, rejoint les sapeurs-pompiers. Nommé sous-lieutenant volontaire, il assure les fonctions de chef de corps du Centre de Première Intervention d'AMFREVILLE dans le Calvados jusqu'en 1968. Recruté en cette date par la mairie d'HONFLEUR en qualité de chef des services techniques, il est nommé lieutenant chef du corps des sapeurs-pompiers de cette ville renommée., Après avoir effectué le sauvetage d'un équipage d'un voilier en baie de Seine et transféré les naufragés sur le bâtiment des Affaires Maritimes, son embarcation est prise par la tempête et ne peut rejoindre le port. Malgré ses efforts, le bateau de sauvetage est drossé sur les défenses du port du HAVRE puis broyé. Il réussit à sauver son équipier et à se mettre en sécurité sur le rivage. Ses actes ont fait l'objet d'une lettre de remerciements du directeur des Affaires Maritimes. Ce jour là pour sauver des vies, Pierre a failli perdre la sienne.

Titulaire du brevet de prévention, capitaine, il est appelé par le maire de MONTELIMAR, Monsieur Maurice PIC, pour se voir confier le poste de Chef de corps du centre de secours principal de la ville puis celui d'inspecteur adjoint au service départemental d'incendie et de secours de la Drôme. Au cours de cette période, il participe à de nombreux commandements sur des opérations de feux de forêts du Sud de la France. Il termine sa longue et belle carrière avec le grade de chef de bataillon pendant les inondations de 1988.

Toujours au service des autres, Monsieur Pierre CONTASSOT VIVIER est durant 14 années, Maire-adjoint des TOURETTES, plus particulièrement chargé des travaux et de la sécurité.

Marié en mars 1953 à Jacqueline HOUYEL, il est père de 8 enfants, Jocelyne, Jacques, Michel; Thierry, Jean-Pierre, Laurent, Danielle et Sylvain. Cinq ont suivi sa voie de sapeurs-pompiers ainsi qu'un de ses 19 petits-enfants. Il a chéri 22 arrière-petits enfants. Pierre a voulu que son premier fils porte le même prénom que le fils du général LALANDE. Jacques a pris sa retraite comme major de la brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris, Laurent toujours en activité est adjudant-chef professionnel au CSP de Montélimar ainsi que son fils Jocelyn. Son petit-fils, Harold, est adjudant au 27ème BCA, le régiment d'appartenance de son grand père pendant les combats des Glières. Membre du groupement des commandos de montagne, il est engagé avec ses frères d'armes au Mali.

Pierre, vous étiez citoyen d'honneur de la ville des Gets, titulaire de la médaille d'or avec rosette des sapeurs-pompiers et de la médaille d'honneur de vermeil pour acte de courage et de dévouement, Vous avez reçu également la carte d'interné résistant et vous avez fait l'objet d'une citation pour votre évasion de l'enfer de la Gestapo. Médaillé militaire, vous possédez la médaille de la résistance, la médaille des évadés, la médaille des anciens combattants et de la croix de guerre avec palmes

Pierre, il y a 6 ans, j'ai rencontré au Musée européen de l'aviation de Chasse de Montélimar votre fille Jocelyne et votre gendre Jean-Luc. Ils m'ont alors parlé de votre parcours exemplaire puis transmis votre dossier. Quelques mois plus tard, j'ai eu l'honneur de vous remettre la Croix de la légion d'Honneur, en présence de vos frères d'armes et de votre famille. Pierre, vous étiez fier de porter cette décoration. J'ai vu cette fierté légitime dans l'éclat de vos yeux. Vous étiez fier de notre drapeau que vous avez servi au péril de votre vie. Vous saviez que ses trois couleurs, bleu, blanc et rouge avaient écrite les pages de l'histoire de notre pays depuis le 12ème siècle et qu'elles avaient été réunies en 1794 par les révolutionnaires pour la première fois. En le contemplant, en le portant vous saviez qu'il était le symbole des sacrifices, des souffrances de toutes celles et de tous ceux qui avaient combattu pour préserver notre liberté. Aujourd'hui vos frères d'armes sont venus avec chacun un drapeau, tous autour du drap tricolore qui vous enveloppe cet après midi. Ce voile tricolore qui porte en lui, les trois couleurs de la liberté, de l'égalité, de la fraternité est l'âme de notre pays. Ce drap mortuaire, vous l'avez mérité pleinement, il vous rend honneur.

Madame, Monsieur, vous tous, il est des hommes qui naissent pour porter très haut les valeurs de l'humanité, dans la droiture, le respect des autres, le courage, la volonté et la modestie. Le chef de bataillon Pierre CONTASSOT-VIVIER fait partie de ceux-là.

Pierre nos chemins se sont croisés sans doute très tard. J'ai néanmoins su reconnaître en vous un homme audacieux, au caractère réfléchi, pondéré et plein d'allant. Votre modestie n'avait d'égal que votre courage.

Aujourd'hui nous déplorons votre départ. Vous étiez un homme droit, rigoureux et courtois. Merci pour ce que vous nous léguez, nous sommes tous fiers et honorés de vous avoir connus.

Au revoir mon commandant, au revoir mon frère d'armes. Vous étiez et vous demeurerez pour nous tous un immense soldat et un grand Monsieur."

Pierre CONTASSOT-VIVIER avait été décoré de la Légion d'honneur par le Général Alain ROCHE le 28 Août 2014.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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