Décès de Monsieur Georges WEISS

3 juin 2018

Notre ami Georges WEISS nous a quittés le Samedi 2 Juin 2018 à l'age de 89 ans.
Les obsèques se sont déroulées en l'Eglise St JAMES  de MONTELIMAR.
Vous trouverez ci-dessous l'hommage rendu à notre ami par le Colonel GUY ARNOU, remplaçant le général Alain ROCHE, lui même occupé par l'organisation d'une conférence   ayant lieu à la même heure au palais des congrès de Montélimar, l'orateur étant Mr Benoit CHENU et le thème étant :"1914-1918 et le roman National".

 

 

 

 



 

Hommage du Général Alain ROCHE


    "Madame WEISS, le général Alain ROCHE Président du Comité de Montélimar de la Société des Membres de la Légion d'Honneur m'a demandé de lire l'hommage qu'il a rédigé à l'attention de votre époux, Monsieur Georges WEISS. Je cite

« Madame, lorsque j'ai appris le décès de votre mari Georges, samedi dernier, dans la tristesse d'avoir perdu un frère d'armes.

J'ai voulu immédiatement m'assurer que les obsèques ne se tiendraient pas aujourd'hui 6 juin en matinée, car à la même heure, à quelques pas d'ici je devais accueillir 350 personnes dont 200 élèves de la cité scolaire Alain Borne, venues assister à une conférence sur le thème : 1914-1918," le Roman national".
    Je savais que je ne pouvais me soustraire à ma fonction en tant qu'organisateur de cette conférence. Dans la soirée de samedi, j'ai appris que malgré votre tentative, vous et votre famille, n'avaient pu modifier la date. Cela m'a doublement attristé, car votre époux méritait la présence du plus grand nombre de ses amis de la Légion d'honneur. Je ne pouvais me résoudre à ce que notre Comité ne puisse être à vos côtés au moment de l'accompagner pour son dernier voyage. J'ai donc demandé, au colonel Guy ARNOU et au Lieutenant Jean-Claude BERNARD, deux de ses camarades titulaires de la Légion d'Honneur de me représenter, de représenter le Comité avec le drapeau de la France pour lequel il a combattu.

Soyez certaine qu'en ce moment alors que la conférence vient de commencer et que je viens de prendre la parole au Palais des Congrès, ma pensée et mon cœur sont présents à vos côtés.
    Georges WEISS était un étudiant brillant. Diplômé de la prestigieuse école de commerce HEC, il a débuté sa carrière professionnelle dans le monde de la banque, la Banque Française du Commerce Extérieur, la BFCE. Sursitaire il est appelé, une première fois à servir sous les drapeaux puis, à 27 ans, une deuxième fois peu de temps après pour servir en Algérie.
    Le 16 juillet 1956, un mois à peine après son arrivée dans la zone de combat, officier de réserve, au cours d'une patrouille, il est grièvement blessé par balle à la jambe. Il est rapidement rapatrié vers un hôpital militaire parisien. Son calvaire va durer durant deux années. Malgré tous les efforts de chacun les médecins ne peuvent empêcher l'amputation de la jambe gauche.
    Il reçoit la Croix de Chevalier de la Légion d'honneur trois ans après sa blessure, en 1959.
Georges avait épousé Janine, cinq ans auparavant dans cette même église de Saint-James en 1954. Homme pondéré mais au caractère bien trempé, il a rejoint ensuite Strasbourg en 1962 et a poursuivi avec succès une carrière toujours au sein de la BFCE. Empreint de modestie, il avait pour habitude de dire qu'il était employé de banque, alors qu'il en était le Directeur.

En 1994, quarante années après leur mariage Georges et Janine retrouvent Montélimar.    Passionné d'histoire militaire, il devient rapidement une sommité dans ce domaine. Avec des mains d'or il réalise d'innombrables figurines miniatures qu'il positionne sur des champs de bataille reconstitués avec la plus grande précision. Vous pouvez en voir certaines au Musée de Tulette.
    Il s'investit également au sein de l'association, Montélimar Ville de Garnison, aux côtés du colonel GARDETTE. Il prononce dans ce cadre un grand nombre de conférences de très haut niveau qui s'appuient sur d'importants travaux de recherche. Monsieur WEISS, vous m'aviez remis lors de notre dernière rencontre, un livre que vous avez publié sur l'Historique de la garnison de Montéli-mar. Ce livre, sera pour moi une part de vous-même que je garderai précieusement.
    Monsieur WEISS, mon lieutenant, vous avez décidé de partir en soldat, dans la dignité des grands hommes, en refusant une médication qui aurait pu apaiser une souffrance que vous dissimuliez.
    Toute votre famille, vos proches, nous tous, nous sommes fiers de ce que vous avez réalisé, vous l'époux, le cousin, notre ami, notre frère d'armes. Vous étiez un homme courageux, volontaire, engagé à servir votre pays et votre prochain. Vous étiez d'une grande courtoisie et portiez avec vous les plus les plus belles valeurs humaines qui peuvent être les guides de chacun d'entre nous.
    Vous étiez chevalier de la Légion d'honneur, décoré de la Croix de la Valeur Militaire et celle du Combattant. Vous avez été grièvement blessé au combat. Vous étiez membre du Comité de la Société des Membres de la Légion d'Honneur de Montélimar, membre de l'ACUF, l'Association des Combattants de l'Union Française. En cette matinée, notre drapeau, votre drapeau pour lequel vous avez combattu est porté par un frère d'armes, je sais que c'était votre ami, je veux parler du lieutenant Jean Claude BERNARD qui lui aussi a servi en Algérie.
    Au revoir Monsieur Georges WEISS, au revoir mon lieutenant, au revoir mon frère d'armes, vous étiez et vous demeurerez pour nous tous un grand soldat et un grand Monsieur.

Général Alain ROCHE                                                                   Montélimar, le 06 Juin 2018

 

Allocution du colonel Guy ARNOU

            Pour ma part, Madame, avec votre permission,je retracerai le parcours militaire de notre ami. Appelé à l'activité militaire le 3 novembre 1953 et titulaire du brevet de la préparation militaire supérieure, il est promu Maréchal des Logis et suit la formation d'Elèves officiers de Réserve à l'Ecole d'application de l'Arme Blindée Cavalerie à Saumur. Nommé aspirant le 1er mai 1954 à l'issue de ce stage, il est affecté au 503ème Régiment de Chars de Combat à Mourmelon-le-Grand où il passe la totalité de son service. Il est libéré le 1er novembre 1954 avec le grade de sous-lieutenant.

            Rappelé à l'activité le 14 juin 1956 il rejoint au camp du Valdahon, le 1er Bataillon de la 546ème Demi Brigade d'Infanterie des Fusiliers de l'Air. Avec cette unité, il fait mouvement sur l'Algérie. Il embarque à Marseille le 29 juin 1956 et rejoint l'état-major de cette demi-brigade à l'Alma, petite ville de la Mitidja au sud d'Alger.

            Le 16 juillet, au cours d'une patrouille, il est blessé grièvement et évacué sur l'Hôpital Militaire Maillot à Alger. De là, il est rapatrié sanitaire en avion en France, puis après plusieurs hôpitaux militaires, il se retrouve à l'hôpital Percy à Clamart où les médecins tenteront vainement de lui sauver la jambe. Il ne sortira de cet hôpital que le 23 février 1958.

            Le 11 avril de cette même année, il sera définitivement libéré et admis à l'honorariat de son grade de lieutenant, obtenu le 1er décembre 1956. Il retourne alors, à la vie civile.

            Par décret du 2 juillet 1959, il est promu Chevalier dans l'ordre national de la Légion d'Honneur « Officier de réserve qui a participé aux opérations en Algérie. Au cours d'une patrouille le 16 juillet 1956  dans le secteur d'Alma, département d'Alger, a été grièvement blessé par balle. Cette promotion comporte l'attribution de la croix de la valeur militaire avec palme.

            Monsieur Georges Weiss nous a quittés le samedi 2 juin 2018, il nous laissera le souvenir d'un homme très cultivé et très discret, prêt à rendre service à tous. Madame, je vous prie d'accepter mes sincères condoléances et vous demande de conserver, malgré votre peine, votre si beau sourire.

 

Quelques photos de la cérémonie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Retour aux articles