Obsèques du colonel FAUVEL CHAMPION

3 octobre 2022

Obsèques du colonel Vincent FAUVEL-CHAMPION

 

                       

 

Les obsèques du Colonel Vincent FAUVELL-CHAMPION ont eu lieu le lundi 3 octobre en milieu d'après-midi à GERVANS dans la Drôme.

              

Après les hommages présentés par Monsieur Bernard BADEL, Maître de la cérémonie religieuse, le fils aîné de notre camarade, Vincent, du même  prénom que son père, ainsi que trois de ses petits enfants ont retracé les moments forts  de la vie du colonel.

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L'éloge funèbre a été prononcé par le général Pierre MAZARDS de MAZARIN 

                          HOMMAGE au Colonel FAUVEL – CHAMPION   

                   (par le général Pierre MAZARDS DE MAZARIN)

 

                        Mesdames et messieurs, chers camarades

                                         Légionnaires,

                        Il me revient le très grand honneur de prononcer quelques paroles à l'attention de notre camarade et ami, le Colonel Vincent FAUVELL CHAMPION qui vient de nous quitter et que ses camarades légionnaires et moi-même entourons de notre estime et de notre profond respect.

                        En tout premier lieu, je voudrais exprimer mes plus sincères condoléances à sa famille ainsi que ma profonde tristesse d'avoir perdu un ami avec lequel nous avions souvent de longues et agréables discussions, notamment sur l'avenir de notre pays et le rôle de nos Armées.

                         Je vais à présent rappeler quel fut son parcours d'exception en tant que militaire et  en tant qu’homme de bien qu'il fut toute sa vie.
                         Le Colonel Fauvel-Champion est né à Paris  en 1927. Toute sa vie sera fortement imprégnée du souvenir de ses proches parents qui se distinguèrent au fil de l’histoire : tout d'abord au cours de la grande guerre, son père, héros de Verdun auquel, me disait-il, il devait tout, ensuite son oncle héros de la bataille de la Somme et ensuite son frère tué au combat et qui repose depuis juin 1940 au cimetière de Saint Quentin et enfin son petit beau-frère, fusillé par les Allemands à 18 ans en Bretagne. Ce rappel était nécessaire pour comprendre quelle fut la belle carrière du Colonel Fauvel-Champion.

                           Après avoir fait des études supérieures de Lettres, il est appelé comme sursitaire au service armé en 1950 et sert au Maroc Remarqué pour ses nombreuses qualités,  il est admis à l'Ecole militaire de Cherchell en Algérie, où étaient formés les aspirants. A sa sortie, il est nommé sous-lieutenant de réserve en avril 1951. C'est à ce moment où sa carrière va vraiment commencer. Volontaire initialement pour servir en Indochine, il est finalement désigné pour partir en Corée en octobre 1951 où il rejoint les 3500 hommes du légendaire Bataillon français de Corée au sein de l'ONU qui combat avec le Alliés contre l'invasion  de la Corée du Sud dès juin 1950, par la Corée du Nord communiste, soutenue par la Chine et l'Union soviétique. C’est encore aujourd'hui un conflit mal connu  et au cours duquel 269 soldats français tombèrent pour leur pays.

 

            Dès son arrivée en Corée, le  sous-lieutenant Fauvel Champion va se révéler un brillant chef de section. Il va participer aux combats les plus meurtriers  aux côtés des Américains et des Sud-Coréens dans des conditions climatiques épouvantables. Il sera blessé à 2 reprises. Son courage exemplaire, son esprit d'initiative et ses actes de bravoure lui vaudront  l'attribution de 3 citations dont 2 à l'ordre du Corps d'Armée et une à l'ordre de l'Armée, avec la Croix de Guerre des théâtres d'opérations extérieures avec palme. Il recevra également de nombreuses décorations américaines et la Silver Star coréenne. Je dois ajouter qu'il me parlait souvent de cette période. Il retournait souvent en Corée et notamment  en novembre 2016 à Busan, à l'invitation du Ministre des Anciens combattants où les vétérans de toutes les nations participantes étaient réunis  autour d'une cérémonie du souvenir inoubliable pour lui.

                             Après la Corée en juillet 1953, il rentre en France, c'est l'Algérie qui l'attend . Entre  temps, il est promu  lieutenant  dans l'Armée d'active. Il recevra la croix de chevalier de la Légion d'honneur en avril 1956, décernée pour  services exceptionnels rendus  en Extrême Orient, ce qui était rarissime à l'époque pour un lieutenant.

                             Dans le Constantinois, en décembre 1956, il prend le commandement d'une compagnie de combat au sein du 3° Bataillon de Zouaves. En raison de son brillant comportement en opération, il recevra sa 4° citation et la croix de la valeur militaire.

                            En 1960, il rentre en France et réussit le concours de l'Ecole d'Etat-major. Promu Capitaine en 1961, il sert à nouveau en Algérie au sein de l'Etat-major  de l'Armée de Terre à Alger.

                            A la fin du conflit algérien, le Capitaine Fauvell Champion changera d'orientation et servira dans les services de renseignement Français. Entre temps, il sera promu successivement Commandant puis Lieutenant-Colonel et en 1979 la croix d'officier de la légion d'honneur lui sera attribuée.

                          Sa carrière militaire prend fin  à ce moment-là, mais celle de l'homme d'action aimant les responsabilités commence , notamment dès 1980 dans le bénévolat au sein de la société de Membres de la Légion d'honneur, tout d'abord à Tain l'Hermitage , où il sera président du Comité  Drôme Nord Tain de 1988 à 2006. En 1988, il est promu Colonel honoraire. Le 17 mars 2006, faisant fi de ses 79 ans, il accepte à la demande générale de prendre la Présidence de  la section drômoise de Légion d'honneur  et ce jusqu'en 2009 , période pendant laquelle tous les membres de la Section apprécieront sa compétence , son efficacité dans le fonctionnement de la Section ainsi que l'excellence des relations qu'il a su  établir entre les légionnaires grâce à sa grande capacité d'écoute.

                         Son engagement dans la société civile ira bien au-delà de la seule Légion d'honneur puisqu'il aura été , pendant 8 ans, vice-président de l'association nationale des forces françaises de l'ONU et représentant

Français du conseil des 26 pays ayant combattu en Corée.

                          Enfin, le 8 juillet 2009, j'ai eu personnellement le grand honneur  et l'immense fierté de lui remettre au nom du Président de la République la CROIX de COMMANDEUR de la Légion d’honneur. Cette juste  et prestigieuse récompense, à la hauteur de ses mérites, reconnaissait ainsi les brillants services rendus et l'exemplarité d'une vie tant dans son parcours  militaire que dans son engagement désintéressé dans la société civile ainsi que son dévouement sans bornes au service de la France.

                        Mesdames et messieurs nous venons de perdre un grand soldat mais aussi un homme de bien, au service  de tous.

             Mon cher Colonel, dont j'ai si souvent apprécié la richesse de vos connaissances, le bon sens en chaque chose et la bienveillance naturelle, je vous dis adieu et un grand merci au nom de nous tous. Nous regrettons déjà votre absence, mais soyez assuré que votre souvenir restera intact et gravé à jamais dans le cœur de ceux qui vous ont connu et apprécié.

 

                     

Cet éloge a été suivi par un témoignage du colonel Patrick BEAUDOUIN, Président de l'ANAAFF/ONU, rappelant les faits de guerre du colonel FAUVELL-CHAMION en Corée. 

Aux côtés de la famille, les quatre enfants et les 9 petits enfants, étaient présents de la Section de la Société des Membres de la Légion d'Honneur de la Drôme, les généraux, Pierre MAZARS de MAZARIN, Alain ROCHE, Denis SERPOLLET et les colonels Christian AFFRE, Bernard HERMELIN, Jean-Claude LANGLAIS, René MOREAU, Michel PERROUX. Le drapeau SMLH de la Section était porté par Monsieur Jean-Paul de BERNIS. Le coussin des médailles était présenté par un petit-fils, gendarme à la brigade de Tournon.

               

 

Ayons une pensée pour ce grand soldat, ce grand monsieur, cet homme de grande classe et d'une élégance rare.

In memoriam

                              Général Alain ROCHE.

 

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